Escapade amoureuse
de Balzac et Mme de Berny
A Guérande
Dans « Un drame au bord de la mer », nouvelle publiée en 1834 qui devait à l'origine former un chapitre de « Louis Lambert », les promenades des deux amants sont ainsi décrites et, pour l'occasion, Balzac s'exprime à la première personne et rebaptise sa bien-aimée Pauline :
« Nous allâmes en silence le long des grèves. Le ciel était sans nuages, la mer était sans rides, d'autres n'y eussent vu que deux steppes bleues l'une sur l'autre. Qui n'a pas savouré dans les plaisirs ce moment de joie illimitée où l'âme semble s'être débarrassée des liens de la chair et se trouver comme rendue au monde d'où elle vient ? Nous allions ainsi... »
Le 21 juillet, le romancier revient sur son voyage dans une lettre à Victor Ratier, directeur de La Silhouette : « j’ai fait le plus poétique voyage qui soit possible en France : aller d’ici au fond de la Bretagne, à la mer, par eau, pas cher, trois ou quatre sous par lieue », et il évoque à nouveau ses excursions sur la côte : « Oh ! mener une vie de Mohican, courir sur les rochers, nager en mer, respirer en plein l’air, le soleil ! Oh ! que j’ai conçu le sauvage ! »