Les cafés à Villeparisis
Villeparisis a eu de très nombreux cafés, débits de boissons, restaurants, bals. A cela au moins deux raisons : d’abord Villeparisis était un des lieux où les interdits de séjour (ou tricards) du département de la Seine étaient mis en résidence. N’ayant que peu d’occupations, ils passaient leur temps dans les différents cafés, et selon leur notoriété ils étaient admis dans un lieu plutôt qu’un autre, une hiérarchie existait donc parmi tous ces délinquants.
Ensuite, les Parisiens achetaient des terrains à construire à Villeparisis et tant que leurs maisons n’étaient pas finies, les cafés leur servaient de salle à manger et d’abris en cas de pluies abondantes.
Source : Mémoire en images, cartes postales : F.Gagnepain.
Dans son ouvrage En marge, dans le chapitre Les tricards Didier DAENINCKX évoque Villeparisis, ses cafés et ses tricards.
« Le Petit Robinson était situé sur une butte boisée, juste à la sortie de la halte SNCF de Villeparisis. Il suffisait de franchir les voies, de marcher quelques mètres : à droite du kiosque à journaux, deux escaliers convergents dont les rampes dessinaient un triangle isocèle parfait permettaient d’accéder à l’épicerie-buvette. Les fenêtres de la salle principale ouvraient sur les eaux limpides du canal de l’Ourcq, et malgré le temps maussade qui menaçait de tourner à la pluie, de nombreux pêcheurs se tenaient immobiles le long des berges……
Plus de la moitié des clients agglutinés au bar ou assis quatre par quatre autour des tables était constituée d’interdits de séjour, ces fameux tricards qui s’étaient vu condamner, après la prison, à ne plus mettre un pied dans le département de la Seine ni en Seine et Oise, ce cercle concentrique censé protéger le cœur de la France et la ville capitale de leurs appétits…. »
Une hiérarchie existait parmi les délinquants et correspondait aux cafés, comme l’écrit Didier Daeninckx dans Les Tricards.
« L’homme habillé avec goût, venait d’arriver à Villeparisis après un stage à la Santé, et avait établi son quartier général au Merle Blanc, une guinguette de l’avenue Charles Gide déguisée en auberge normande. Il fallait mériter l’adresse, et le simple fait d’être accepté au Merle Blanc vous donnait le prestige d’un caïd. »