SOUVENIRS D’UNE VILLEPARISIENNE
LA POSTE VERS 1930
natation dans le canal vers 1924
Du côté paternel, nous sommes cinq générations à avoir vécu à Villeparisis, dont trois à y être nées : ma grand-mère, mon père et moi. C’est mon arrière arrière grand-mère qui arriva la première en 1906. Mes souvenirs sont essentiellement ceux que m’ont racontés ma grand-mère et mon père.
la mairie
LA PAUVRETE ET LE TRAVAIL RARE
Société essentiellement rurale, avec quelques grandes fermes, quelques familles fortunées et la grande masse des pauvres.
Les pauvres, à cette époque, étaient d’autant plus pauvres qu’ils avaient de nombreux enfants 7 et 8 dans ma famille, mais d’autres étaient encore plus nombreux. Villeparisis, c’étaient des nuées d’enfants, qui se débrouillaient plus ou moins seuls, leurs parents journaliers, manœuvres, ouvriers agricoles, étant occupés à survivre.
Très jeunes ces enfants travaillaient dans les champs avec leurs parents : ramassage des fraises, des petits pois payés au sac de 20 kilos où se glissaient de temps en temps quelques cailloux pour les alourdir. Ramassage des pommes de terre, éclaircissement des rangs de betteraves, travail laborieux payé au rang. Ces travaux se faisaient en compagnie de saisonniers embauchés par les fermiers.
Les enfants travaillaient, mais aussi jouaient à l’extérieur bien souvent et Villeparisis devait à cette époque être une ruche bouillonnante de vie. Des jouets ? seulement ceux que l’on fabriquait, un morceau de bois entouré de chiffon faisait office de poupée, un vieux rideau tendu sur un fil à linge et découpé un parfait rideau de théâtre…
A part les petits travaux à la journée dans les fermes ou chez les personnes aisées, les emplois étaient rares pour des personnes non spécialisées. Ma grand-mère travailla dans les champs, fit un remplacement à la poste, travailla chez Lorilleux où elle faisait de la peinture au pistolet, puis alla sur Paris, avant de trouver durant la guerre un emploi stable chez Sauter à Claye.
JOIE DE VIVRE
Entre les deux guerres, malgré les difficultés matérielles, les relations familiales et de voisinage étaient chaleureuses ; on avait le goût de la fête et des chansons.
Source:
Texte de Danièle Montré publié dans le bulletin n°43/44 en 2004 de la Société d’histoire: « Villeparisis et son passé »