Les dernières vendanges à Villeparisis
1988
Eh, oui ! Cela existe encore, il y a des vendanges à Villeparisis. Ne riez pas. J’ai cueilli et égrainé les grappes de raisin noir chez Monsieur et Madame Simonetti.
Naturellement ce n’est pas le Clos X ou le Château Y , mais bon an mal an, on y récolte environ 70 bouteilles d’un petit vin qui au goût des amateurs de bon vin de la Région Parisienne dont je tairai le nom, le traiteraient de « vulgaire piquette », mais, pour qui, au hasard des promenades, a pu goûter nos petits vins de pays, y retrouve le goût du vin naturel sans adjuvants de toutes sortes.
Après la surprise de la première gorgée, il laisse dans la bouche un petit goût de revenez-y. D’une couleur agréable d’un beau brun rouge, il est légèrement pétillant, il faut dire qu’au mois d’octobre, le vin (le vrai) travaille et c’était son cas. Son odeur vous chatouille agréablement les narines
Mais voyons maintenant comment nous transformons ces grappes en vin.
Après la cueillette et l’égrappage, Madame Simonetti broie les grains et met en jarre de grès le jus de raisin. Après 4 jours, cette bouillie est pressée et remise en jarre pour reposer 8 jours encore ; l’opération est reproduite 3 fois, soit 21 jours de fermentation.
Puis c’est la mise en bouteille. Ces dernières restent 2 mois environ dans son cellier en position verticale et bouchées. Après ce temps, elles sont couchées et l’on peut commencer à consommer.
Cette méthode artisanale de fabrication du vin a permis à quelques membres de « Villeparisis et son passé » de renouer avec le passé de notre commune, période où les guinguettes du Canal et les Auberges de la route nationale devaient servir à leurs clients les crus de la région.
Monsieur Claude LECLERC
Article paru dans le bulletin de liaison « Villepage » décembre 1988
Madame BERNAL ajoute dans le numéro 7 de « Villepage » à propos de ces vendanges :
Ainsi se perpétue au centre de notre cité la culture de la vigne qui s’étendait autrefois sur les coteaux alentours de Villeparisis, Courtry et les environs. De ces récoltes on arrivait à produire une sorte de piquette, vin léger très faible en alcool appelé le « Guinguet » qui servait de boisson dans les estaminets et bals-musettes des bords de Marne. Il donna son nom de guinguette à ces établissements.
CP: F.G
Photos: Musée de l'histoire de Villeparisis