Nous avons été accueillis par Monsieur Christian Charlet, collaborateur de Monsieur Albarello, député de l'arrondissement, et, au cours de cette visite, nous avons pu assister, pendant quelques minutes, à des débats.
Un peu d’histoire
Le Palais Bourbon et l'Hôtel de Lassay furent édifiés simultanément, de 1722 à 1728, sur des terrains acquis par la duchesse de Bourbon en 1720 et dont elle céda une partie à son amant, le marquis de Lassay. Quatre architectes (Giardini, Lassurance, Jacques Gabriel et Aubert) se succédèrent dans la direction des travaux. Le Palais achevé en 1728, qui rappelait par son style le Grand Trianon, fut considéré au XVIIIe siècle comme « le plus grand ornement de la ville après les maisons royales ».
Le premier palais républicain (1791-1798)
Confisqué en 1791, le palais « ci-devant Bourbon » fut déclaré « bien de la Nation ». Il abrita en 1794 la future école polytechnique avant d'être affecté en 1795 au Conseil des Cinq-Cents. Sans toucher aux façades, les architectes Gisors et Lecomte relièrent l’Hôtel de Lassay et le Palais Bourbon par une galerie vitrée; auparavant, ils construisirent également une salle des séances, hémicycle inscrit dans un rectangle, sur l'emplacement des « grands appartements ». Cette salle de cinq cents places fut inaugurée le 21 janvier 1798 et utilisée, sans modifications, jusqu'en 1829. De cette salle originale, seuls subsistent le bureau du Président et la tribune de l'orateur.
Les travaux réalisés sous le Premier Empire
Bâtie en 1722 dans le goût du Grand Trianon, la façade originelle avait été mutilée par les travaux conduits en 1795, notamment par l'adjonction d'un toit en forme de « pain de sucre » permettant d'assurer l'éclairage de l'hémicycle installé dans le grand appartement de la duchesse de Bourbon. L'architecte Bernard Poyet (1742-1824) propose alors la construction d'un péristyle de douze colonnes élevé sur un gradin de trente marches.
De la Restauration à nos jours
A la Restauration, le prince de Condé voulut récupérer son bien. Il reprit possession de l'Hôtel de Lassay, mais fut obligé de louer le Palais transformé en hémicycle à la Chambre des députés « par un bail de 3 ans ».
L'Etat devint définitivement propriétaire du Palais Bourbon en 1827. Pour y installer la Chambre des députés, l'architecte Jules de Joly dirigea les transformations qui allaient donner aux lieux leur physionomie actuelle: construction d'une salle des séances plus vaste, avancement de la façade côté cour et division de l'espace ainsi conquis en trois salons, édification, en doublement de l'aile droite, d'une bibliothèque.
La décoration des plafonds de cette dernière, ainsi que celle d'un des salons, fut confiée à Delacroix.
Résidence du Président de la Chambre depuis 1843, l'Hôtel de Lassay fut surélevé d'un étage en 1848 et soudé définitivement au Palais par une grande salle des fêtes. Le duc de Morny, président du Corps législatif, en fit un des centres de la vie parisienne sous le second Empire et ajouta pour ses tableaux, en 1860, une galerie, dite maintenant des Tapisseries, au flanc sud de la salle des fêtes.
Mais la « cité Assemblée nationale » s'étend aujourd'hui bien au-delà du Palais Bourbon : pour assurer à chaque député un bureau individuel, un immeuble de sept étages, relié au Palais par une galerie souterraine, a été construit rue de l'Université en 1974, un autre immeuble a été acquis en 1986, boulevard Saint-Germain et un autre, en 2002, rue Aristide Briand afin de faire face aux besoins nouveaux, notamment ceux consécutifs à la réforme électorale, qui a porté le nombre des députés de 491 à 577, et à la modernisation des équipements que requiert aujourd'hui le travail des députés. Au total, le Palais Bourbon et ses annexes représentent aujourd'hui une superficie au sol de 124 000 m², occupée par près de 9 500 locaux de toute nature dans lesquels travaillent, toutes catégories confondues, environ 3 000 personnes.
La répartition des députés dans l’hémicycle
La Galerie des Fêtes (ajoutée en 1845)
Salle des pas perdus (ou salon de la Paix)
Salle des conférences
détails des plafonds
Quelques exemples des « Marianne » de la collection de Pierre Bonte
Photos : Bernal, Ortalda, Thénault