SOUVENIRS DE GRAND FROID 1945
Témoignage de Simone
dans la Gazette des Séniors 2005
« L’hiver où la neige ne nous prévenait pas, le froid à -15° durait longtemps. A 7 heures, il fallait partir au travail, avec la neige jusqu’aux mollets, de l’avenue Balzac à la gare, il y avait du chemin. Le pont du canal était un passage difficile, on était tous cramponnés à la rampe du souterrain, les quais et les marches enneigés, non salés, le train en retard.
On retrouvait un peu de chaleur dans le wagon non chauffé, en retrouvant les copains et les amis. Les liens se tissaient facilement entre voyageurs.
A la fin de la journée, rien n’avait changé dans l’avenue de la gare (actuellement Général de Gaulle), la neige était tassée, glissante et sale. Je mettais de vieux chiffons sur mes chaussures pour ne pas glisser. Dans ma rue, peu de voitures, le charbonnier et son cheval ; la factrice poussait 2 fois par jour son vélo à la main.
Au fil des jours, des semaines, la neige, le verglas, la boue étaient toujours là, rien ne changeait au fil des hivers ni notre route. »
Pour mémoire, le 1er Mai 1945, il tombait de la neige sur Villeparisis.
Photos 2010 : D.Bernal