Pendant la Grande Guerre
Jacques Lime raconte dans Villeparisis au fil des temps :
« Voici d’abord un évènement qui s’est déroulé à Villeparisis pendant ladite guerre et qui faillit tourner mal sur le moment. Le principal acteur en fut mon grand-père maternel, Albert Charpentier……
Cette photo a été prise devant la gare de Villeparisis. Les militaires étaient logés dans les fermes, au fort de Vaujours, voire dans les hôtels réquisitionnés, surtout les officiers.
Les armées allemandes menaçaient Paris.. Tout homme en âge d’être mobilisé et n’étant pas sous les armes était considéré par les combattants comme un « embusqué ». C’était le cas de tous les ouvriers spécialisés travaillant dans les usines de guerre, ainsi que de tous les malades ou infirmes. Mon oncle Georges, âgé de 21 ans, était de santé délicate et avait été réformé lors du conseil de révision.
Plusieurs troupes avaient leur cantonnement à Villeparisis avant 1916. Cette carte est signée « Sainne André, 2e 68 territoriale » ; la vue est prise devant l’église Saint-Martin que l’on devine derrière les arbres.
A Villeparisis, de nombreuses troupes passaient pour aller sur le front, utilisant la route conduisant de Paris vers l’Allemagne. Des soldats y étaient en stationnement, creusant des tranchées. Ils cantonnaient chez l’habitant, et je sais que ma grand-tante Léonie hébergea des officiers français, anglais et même un Japonais.
Un jour, le capitaine d’une compagnie hébergée à Villeparisis, apercevant mon oncle le traita de planqué. Mon grand-père survint et essaya de lui donner des explications, mais l’autre ne voulut rien entendre. Mon grand-père se mit en colère, dit des paroles désobligeantes à l’officier. Exaspéré, le capitaine fit arrêter mon grand-père et menaça de le faire passer devant un conseil de guerre. Le maire, M.Parquin essaya de modérer les deux parties pour éviter le pire. Enfin, une solution fut trouvée : mon oncle pour sauver son père signa un engagement volontaire pour la durée des hostilités. Mon oncle fut incorporé dans un régiment où il fit toute la campagne d’Orient. La guerre terminée, on se rendit compte qu’il était atteint de tuberculose. Il en mourut après avoir lutté vainement contre le mal pendant plusieurs années, sa constitution ne lui ayant pas permis de se relever de toutes les épreuves endurées pendant son séjour à l’armée.
Quant au capitaine, on n’a jamais su s’il était passé au travers des balles et des éclats d’obus. »
Localisée à Villeparisis et datée du 2 janvier 1915 à 9heures du soir, cette photo a apparemment été prise dans une ferme.
Jacques Lime est né à Villeparisis en 1920. Il épousa Jeannine Arpin, (originaire de Villeparisis également) en 1942. Ils eurent 4 filles (les 3 premières nées à Villeparisis), 11 petits-enfants (dont une habite encore Villeparisis), 17 arrière-petits-enfants.
Il débuta sa carrière dans la police au commissariat de Mitry-Mory (Officier de Police : Inspecteur divisionnaire honoraire de police à Grasse au moment de sa retraite).
Il quitta la Seine-et-Marne en 1950 pour s’installer à Grasse (06). Artiste durant ses temps libres, il créa une centaine de sculptures en bois d’olivier et rédigea une trentaine de livres (dont le dernier en 2011) (poèmes, récits autobiographiques, Histoire…) dont 6 consacrés à Villeparisis et à son histoire :
- Villeparisis Jadis et Naguère (1988)- Villeparisis au fil du temps (1990)
- Villeparisis et l’abbaye saint Victor de Paris (1991)
- Un Villeparisien dans la tourmente (1991)
- Signification des patronymes villeparisiens (2002)
- Les vieilles maisons de Villeparisis ( 2003)
Ses ouvrages sont disponibles à la bibliothèque municipale et au musée de l’Histoire locale
Parc Balzac, 60 rue Jean Jaurès
77270 Villeparisis
http://villeparisis-histoire.over-blog.com/
Cartes postales : collection de F.Gagnepain